S'impregner de la Communication Diplomatique...

S'impregner de la Communication Diplomatique...

1-      Quel est l’objectif du cours de Communication Diplomatique ?

Il est question de cerner la nature de la communication diplomatique d’une part, et les modalités qui la sous-tendent d’autre part.

2-      Quels sont les fondements et enjeux de la Communication Diplomatique ?

La Communication Diplomatique met en exergue l’art qu’ont les Etats de communiquer entre eux, soit pour se transformer des informations, exprimer leur vision du monde ou mener leurs activités. Communiquer signifie donc, d’un point de vue diplomatique, l’ensemble des actions,  moyens, méthodes et procédés à travers lesquels les acteurs de la vie internationale (Etats, OI, ONG, etc.) échangent entre eux (idées, honneurs, opinions, civilités et messages de toutes sortes) à travers leurs mandataires officiels.

3-      Quelle est la finalité de la Communication Diplomatique ?

La première finalité de la Communication Diplomatique réside dans le fait qu’elle est le canal par excellence des échanges entre souverains. Car, la Communication Diplomatique est « officielle » par essence et se démarque des médias de masse qui font parfois dans le sensationnel et la désinformation.

La deuxième finalité réside fondamentalement dans le fait que la Communication Diplomatique est  un « instrument de pacification de la vie sociale internationale ». C’est la clé des relations diplomatiques et consulaires, le gage de la cohésion entre les acteurs de la scène internationale. C’est grâce à la Communication Diplomatique que s’établit l’essentiel des échanges entre les Etats. Bref, la Communication Diplomatique assure le rapprochement entre les peuples et favorise une interaction entre les Etats va leurs représentants.

La troisième finalité : la diplomatie qui est la mise en œuvre de la politique étrangère d’un Etat  à l’égard des autres Etats par des moyens pacifique (selon Philippe Cahier), amène souvent les Etats à confronter leurs opinions, intérêts et souverainetés.        Par conséquent, la Communication Diplomatique intervient pour assurer la conciliation de ces intérêts en vue du respect de la souveraineté des Etats.

La quatrième finalité : la Communication Diplomatique concourt à la mise en pratique des traditions et usages de la vie étatique. En un mot, la Communication Diplomatique s’inscrit dans la perpétuation de la dignité étatique (respect de l’étiquette, la courtoisie internationale, le respect de la préséance).

4-      Quelles sont les bases conventionnelles de la Communication Diplomatique ?

La Communication Diplomatique exprime les aspirations légitimes d’un peuple ou d’un Etat vis-à-vis de ses partenaires extérieurs. Ainsi, la base conventionnelle fait référence au cadre juridique (droit local et droit international) qui fixe les conditions de déploiement de la Communication Diplomatique. 

Au plan national, c’est l’article 36  al.31 du décret N° 2011/408 du 09 Décembre 2011 portant organisation du gouvernement qui consacre la prééminence du MINREX  en tant que l’interface de mise à la disposition du gouvernement de l’information nécessaire pouvant lui permettre d’assumer dignement ses relations de souveraineté avec ses partenaires extérieurs.

Au plan international, c’est la convention de Vienne du 18 Avril 1961 sur les Relations Diplomatiques qui réglemente la communication pouvant s’établir entre deux sujets de droit international.

5-      La problématique de la  licéité des moyens utilisés par les agents diplomatiques dans leurs missions d’information.

Deux (02) facteurs justifient la tendance des Etats à user des  moyens parfois illicites pour collecter l’information :

D’une part, dans les RI, il existe un rapport de force entre les différents sujets. Ainsi, ces derniers n’ont pas tous la capacité à défendre et à faire valoir leurs intérêts ; chose qui amène certains à plonger dans l’illicite.

D’autre part, il faut dire que l’émergence des TIC tend à favoriser la recherche de l’information par des moyens illicites (écoute téléphonique ; espionnage ; etc.)

La communication peut revêtir un caractère officiel si l’agent agit ouvertement au nom de sa hiérarchie. Elle est officieuse si l’agent a pour mission de s’informer et de nouer des contacts personnels sans que son gouvernement prenne la responsabilité de ses actes.

6-      Quelles sont les modalités de la Communication Diplomatique ?

La diplomatie en tant que réseau de relations et d’échanges entre sociétés politiques et souveraines, est historiquement née du besoin des Etats à communiquer les uns les autres. Ainsi, la CD revêt un caractère officiel qui lui permet de donner un contenu matériel et stratégique aux missions officielles des représentations diplomatiques, notamment la fonction d’information.

La communication dans les relations diplomatiques reste un acte d’intermédiation entre les Etats. Elle tire sa légitimité des conventions qui régissent à la fois la pratique diplomatique et consulaire ainsi que les RI. Ces conventions consacrent des obligations de faire et celles de faire faire qui s’imposent aux Etats tant sur le plan bilatéral que multilatéral.

• Au plan bilatéral.

Ici, la Communication Diplomatique se décline à travers plusieurs documents diplomatiques  solennels à caractère unilatéraux (demande d’agrément, lettres de créances, pleins pouvoirs, et autres messages divers qui s’échangent entre souverains, etc.) ou bilatéraux (convention, traité ou accord bilatéral portant sur un sujet d’intérêt commun pour les deux Etats).

• Au plan multilatéral.

Ici, la Communication Diplomatique s’effectue au sein des grands fora internationaux et elle consiste pour les représentants des grands pays d’échanger  des  idées, de négocier et harmoniser leurs points de vue sur des sujets d’intérêts communs. De même, les supports de la Communication Diplomatique dans sa dimension multilatérale se présente sous l’aspect des résolutions, conventions,  déclarations, communiqués conjoints,  déclarations communes, etc.).

Toutefois, il faut retenir que la Communication Diplomatique est avant tout une Communication institutionnelle. A ce titre, la Communication Diplomatique repose sur un certain nombre d’instrument et de cérémonies officielles à l’instar de la cérémonie de présentation des veux au corps diplomatique, la présentation des copies figurées et des lettres de créances, les audiences diplomatiques, les diners diplomatiques et les toasts).

7-      Quelles sont les contraintes et les limites de la Communication Diplomatique ?

Avec le phénomène de la mondialisation, Communication Diplomatique est confrontée à bon nombre de contraintes et de limites.

• Les contraintes de la Communication Diplomatique.

Trois (03) faits peuvent être  convoqués pour expliquer le caractère contraignant de la Communication Diplomatique.

D’abord, l’évolution de la société internationale qui a rendu complexe les modalités de la communication en général et de la communication diplomatique en particulier. Par exemple, le droit de veto, le consensus et l’abstention sont devenus des modes de Communication Diplomatique.

Ensuite, on note une floraison d’acteurs et de modes de communication. A coté des modes licites de communication, sont venus se greffer des modes illicites tels que l’espionnage, l’écoute téléphoniques, la vidéos surveillance, etc.  Et dans le cas de la diplomatie multilatérale, on note les pratiques telles que : les gentlemen agreement, la diplomatie secrète, la diplomatie des couloirs, l’achat des voix, etc.

Enfin, la dernière contrainte est due aux rapports de forces qui déterminent les comportements entre les acteurs. Par exemple, les pays riches disposent des moyens nécessaires  pour mieux échanger  avec les autres tout en se protégeant  contre l’espionnage des autres.

• Les limites de la Communication Diplomatique

            On distingue notamment,

Les limites imposées par le droit conventionnel.  En fait, le représentant de l’Etat à l’étranger est conditionné par le fait qu’il doit user obligatoirement des moyens licites pour collecter l’information.

La seconde limite est imposée à l’émergence des TIC. Ces dernières font concurrence aux Etats et tendent à mettre a nu la confidentialité des messages et documents diplomatiques que les Etats s’échangent entre eux. (Confer  affaire des câbles diplomatiques de Wikileaks). Dans le même ordre d’idées, il est de plus en plus difficile dans le monde globalisé actuel de sécuriser aisément l’information stratégiques.

1. 1.      Existe t il un art africain de Communication Diplomatique ?

Dans ce premier sujet, il est question de soutenir que la pratique de la communication diplomatique en Afrique revêt certaines spécificités qui la singularisent de la pratique diplomatique classique. A ce sujet, l’étudiant devra citer des faits et les soutenir pour mettre en exergue certains usages spécifiques aux pays africains.

 A ce propos, nous vous suggérons les faits tels :

ü  Les messages diplomatiques que les leaders africains s’échangent sont emprunts d’un  ton amical et fraternel (ils commencent toujours par des expressions du genre « Cher ami » ou encore « Cher frère ».

ü  Le sens de la concertation, reflet de l’arbre a palabre. (en cas de problème en Afrique les chefs d’Etats privilégient généralement la concertation et le dialogue au sein des instances multilatérales, afin de prendre des positions communes.  

ü  La notion de « Doyen des chefs d’Etats » est un jargon typiquement africain. En principe, ce titre na aucune consistance juridique mais il est pris en compte dans la communication diplomatique africaine et influence l’ordre de préséance lors des cérémonies officielles. Cette spécificité  africaine qui est liée a l’ancienneté aux affaires s’explique par le respect du droit d’aînesse qui est une valeur chère en Afrique.

1. 2.      Qu’est ce qui distingue la médiation des bons offices ?

Remarquez qu’il n’est pas question dans ce sujet de faire une COMPARAISON (i.e. ressemblances + différences), mais il est question de se focaliser UNIQUEMENT sur les différences.  Pour ce fait, nous vous proposons le tableau ci après :

MEDIATION	BONS OFFICES
Elle revêt un caractère beaucoup plus politique.	Elle revêt un caractère fondamentalement diplomatique.
Elle est officielle, solennelle et médiatisée.	L’intervention est discrète, impartiale  et non médiatisée.
L’équipe de médiation est désignée par une OI compétente (UA ; ONU ; etc.)	L’autorité qui propose ses Bons Offices s’engage dans une démarche personnelle. Il doit être une personnalité a la notoriété établie et indiscutable.
Conclure en notant que la Médiation ne vise pas à établir les responsabilités mais plutôt à déboucher sur un consensus.	Conclure en notant que les Bons Offices tiennent compte des responsabilités pour arrêter une issue de solution à proposer de façon unilatérale aux deux parties.

NB : Médiation et Bons Offices sont avant tout deux (02) modalités de résolution pacifique des conflits interétatiques généralement envisagées sur la scène internationale.