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Banque des Savoirs, Savoirs faire et savoirs être
3 octobre 2018

Regards Croisés sur la Politique Etrangère du Cameroun

Regards Croisés sur la Politique Etrangère du Cameroun

 

1-      C´est quoi la notion de « Politique Etrangère » ?

La politique étrangère renvoie avant tout à un rapport d´extranéité (affaires du dehors). A ce titre, elle est l´ « instrument par lequel l´Etat tente de façonner son environnement politique international en préservant les situations qui lui sont favorables et en modifiant les situations qui lui sont défavorables ». En d´autres termes, « ce sont les grands choix et les grandes orientations qu´un Etat se fixe et qui structurent ses rapports avec les autres acteurs de droit international (Etats, OI, etc.) ».

2-      Dans quelle mesure la politique étrangère du Cameroun s´apparente-t-elle à une « politique publique » particulière ?

Au niveau local, une politique publique est une politique mise en place par des pouvoirs publics, avec des objectifs bien définis, et des moyens humains, financiers et matériels pour les réaliser. C´est le cas de la politique sécuritaire, politique agricole, de santé, etc.

Toutefois, au niveau international, on est en présence d´une politique publique tournée vers le dehors, qui a ses spécificités à savoir :

  • Elle est réactive.

Ceci implique que toute politique étrangère doit s´arrimer ou s´adapter aux mutations qui surviennent sur la scène internationale. (Ex : la politique étrangère des USA s´est réajustée au lendemain des attentats du 11 Septembre 2001).

  • Elle est difficilement évaluable.

Il n´existe pas véritablement des critères objectifs pour évaluer la politique étrangère après une période donnée. L´évaluation suppose non seulement d´établir le bilan des succès engrangés, mais aussi d´examiner les facteurs et les solutions aux échecs observés.

  • Elle est fortement confidentielle.

Il s´agit ici de la délicatesse pour les pouvoirs publics à communiquer systématiquement sur tous les dossiers portant sur les intérêts stratégiques de l´Etat en matière de politique étrangère.

3-      Quelles sont les différentes interactions qui entrent en jeu dans la mise en œuvre d´une politique étrangère ?

La mise en œuvre d´une politique étrangère met en exergue une triple interaction à savoir :

ü  Une interaction entre les différents intérêts nationaux.

Cette interaction a pour fondement la théorie réaliste des Relations Internationales. En effet, chaque Etat est animé par la défense de ses intérêts définis en termes de puissance. Du coup, l´on assiste sur la scène internationale à une interaction entre plusieurs politiques étrangères ; interactions qui se traduisent sous forme de rivalités ou d´alliances entres les divers acteurs.

ü  Une interaction entre les différentes bureaucraties.

De nos jours, l´Etat n´est plus un acteur monolithique (qui a un seul centre décisionnel). L´évolution de la société internationale a fait que l´Etat renferme en son sein plusieurs lieux de pouvoir et de décision à l´instar du parlement et des Collectivités territoriales décentralisées (CTD). Ces derniers mènent, à coté de l´exécutif, une action internationale non négligeable.

ü  Une interaction entre les composantes bureaucratiques et leur environnement social.

Cette dimension intègre le jeu des lobbies ou d´autres formes d´influences (pressions de la rue, sensibilités aux medias, etc.…)

4-      Quels sont les principaux types de politique étrangère ?

Il existe notamment trois types principaux :

Les politiques étrangères de « Projection ».

Ici, l´Etat vise à projeter son influence politique, économique, culturelle et technologique à l´extérieur, afin d´affirmer son prestige, son rayonnement et sa puissance. Ce type de politique étrangère a une vocation offensive. C´est le cas des USA et de la France.

Les politiques étrangères de « Protection ».

Ici, l´Etat a le souci de se préserver des agressions et des ingérences extérieures, en vue de garantir sa souveraineté, sa sécurité et son intégrité territoriale. Ce type de politique étrangère a une vocation défensive. Cas de la Russie et de l´Inde.

Les politiques étrangères de « compromis ».

Ici, l´Etat cherche en permanence un consensus dans ses rapports avec le monde extérieur. Ce type de politique étrangère a une vocation d´autolimitation. Cas du Japon et du Cameroun.

5-      Les différentes approches d´analyse de la politique étrangère : le réalisme, le behaviorisme, le marxisme et le constructivisme.

 

  • Pour les Réalistes

La politique étrangère est le reflet de la volonté exclusive du Chef de l´Etat. Autrement dit, la performance de la politique étrangère d´un Etat est tributaire des capacités de son dirigeant suprême. 

De cette conception réaliste, il en découle plusieurs postulats : la politique étrangère d´un Etat est égale à la politique étrangère du chef de l´Etat (on notera qu´au Cameroun la Diplomatie est le domaine réservé du Chef de l´Etat qui est le seul à définir la politique étrangère de la nation) ; l´Homme d´Etat est un acteur toujours rationnel (il se sert de l´information parfaite dont-il dispose pour prendre les décisions les plus idoines) ; le Chef de l´Etat poursuit un ou plusieurs objectifs précis (sur la scène internationale, les Etats n´agissent pas ex-nihilo) ; la structure anarchique de l´environnement international pèse sur la politique étrangère (cette anarchie est due à la quête des intérêts nationaux dans une situation d´absence d´un gouvernement mondial pour discipliner les Etats) ; la politique étrangère doit être déconnectée de la politique intérieure (le souverain qui définit sa politique étrangère ne doit pas tenir compte de l´opinion publique interne qui est émotive, naïve et s´attache aux résultats immédiats).

  • Pour les Behavioristes

Le Behaviorisme est une approche qui émerge du réalisme classique. Les Behavioristes postulent que la vision réaliste de la Politique étrangère n´est pas du tout une démarche scientifique. Pour eux, les réalistes ne font que reprendre, sous une autre forme, les conceptions philosophiques. Ainsi, les paradigmes de l´anarchie et de l´Etat personnifié se rapprochent de l´Etat de nature et du Léviathan de Thomas Hobbes.

De plus, le behaviorisme vient remette en cause le postulat classique de la « rationalité inébranlable du prince ». Selon cette approche, l´on devrait analyser la politique étrangère en termes de processus décisionnel (decision-making-process en anglais). Processus décisionnel dans lequel l´entourage du prince (conseillers politiques et diplomatiques ; acteurs infra étatiques ; etc.) influence considérablement certaines de ses décisions en matière définition de la politique étrangère.

Pour les Marxistes

La politique étrangère doit s´inscrire dans une logique de rapports de forces qui se traduit par l´existence d´un antagonisme entre les dominants et les dominés.

Sur le plan interne, il s´agit du pouvoir central qui s´oppose aux collectivités locales et qui amène ces dernières à manifester une sorte de vengeance en se déployant vers l´extérieur pour coopérer avec des entités semblables d´où l´ « action internationale des collectivités territoriales décentralisées ».

Sur le plan international, il s´agit, selon les réalistes, d´un antagonisme entre un centre (dominant) et une périphérie (dominée). Et la politique étrangère de la périphérie ici consisterait à s´organiser pour se déconnecter de cette dépendance permanente vis-à-vis  du centre.

Pour les constructivistes.

La politique étrangère s´apparente avant tout à une structure, à quelque chose de pensé et de construit. A ce titre, le Cameroun voudrait afficher son identité propre sur l´échiquier international ; une identité hybride dans un espace hétérogène ; ne pas se confiner dans un carcan francophone, anglophone ou lusophone. Il entend coopérer avec tous les Etats dans la mesure où il n´a pas de camp ennemi. Cette diversification répond à la politique de neutralité du Cameroun sur la scène internationale. 

La diversification des partenaires est également dictée par des contraintes endogènes, notamment le statut d´Etat bilingue du Cameroun ; d´où son appartenance simultanée au Commonwealth et à la Francophonie.

6-      La culture dans l´analyse de la politique étrangère.

La politique étrangère est avant tout prisonnière de la culture occidentale qui la structure et qui la conditionne (notamment avec les valeurs libérales que sont : la démocratie, les Droits de l´Homme, l´économie de marché, etc.).

Au niveau africain, le jargon diplomatique est emprunt de fraternité, de solidarité et de convivialité (« pays frère », « pays ami ») ; ce qui traduit le fait que les politiques étrangères des pays africains ne sont pas offensives ou oppressives.

7-      L´éthique dans l´analyse de la politique étrangère.

La notion d´éthique dans la politique étrangère met en évidence le binôme paix-guerre. La paix est l´idéal à sauvegarder à tout prix, même par le canal de la guerre. D´où les slogans du genre : guerre juste, guerre positive, guerre nécessaire, etc. Au nom de l´éthique, on distingue l´axe du bien (pays qui respectent la démocratie, les droits de l´Homme, la bonne gouvernance, etc.) de l´axe du mal (Etats voyous qui bafouent les droits de l´Homme).

De nos jours, il y a comme une norme internationale qui sert de boussole pour chaque pays dans la définition de sa politique étrangère. Aucun pays, quel qu´il soit, ne peut plus se soustraire durablement de la morale et de l´éthique internationale sans courir le risque de se voir réprimée par la communauté internationale.

8-      Condensés de quelques thèmes d´exposés.

Expose1 : La Prééminence institutionnelle du Président de la République en matière de définition de la politique étrangère du Cameroun.

Cette prééminence est confirmée et confortée par la pratique d´une part,  et par  les dispositions réglementaires d´autre part.

La loi n°96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitution du 02 juin 1972, fait de la diplomatie camerounaise le domaine privilégié du chef de l´Etat. Celui-ci est en effet le chef de la diplomatie camerounaise qui selon certains auteurs relève de son « domaine réservé ». Il convient de préciser que la notion de domaine réservé n´existe nulle part dans la constitution camerounaise, mais elle caractérise le mieux ce pouvoir régalien du chef de l´Etat dont l´exercice aboutit à l´abaissement de tous les autres acteurs institutionnels en matière de diplomatie. Ce pouvoir exclusif résulte tout d´abord de ce que le chef de l´Etat est le chef de l´exécutif. Or, comme le reconnaissent les auteurs classiques, « la conduite des affaires du dehors est un privilège de l´exécutif ».

article 8 de la Constitution précise que « le Président de la République représente l´Etat dans tous les actes de la vie publique. Il veille à la sécurité intérieure et extérieure de la république. Il accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires sont accrédités auprès de lui ».

Dans la pratique, la compétence discrétionnaire du Président de la République est confortée par la pratique d´une diplomatie ad hoc. C´est à dire d´une diplomatie directement conduite par le chef de l´Etat, soit personnellement, soit par des canaux officieux. La conduite solitaire de la diplomatie est depuis le président Ahidjo, l´une des caractéristiques marquante du Chef de l´Etat. 

Ainsi, il n´est pas rare qu´à l´occasion de ses séjours privés en Europe que le Président de la République conduise une intense activité diplomatique en l´absence du Ministre des Relations Extérieures, voire  même de tout membre du gouvernement. Il n´est rare aussi qu´il se fasse assister par des intervenants officieux qui viennent d´horizons diverses, mais qui partagent le privilège d´appartenir tous au microcosme présidentiel.

Expose2 : La Centralité du MINREX dans la mise en œuvre de la politique étrangère du Cameroun.

Le Ministère des Relations Extérieures est un rouage des relations diplomatiques du Cameroun. Le décret n° 2011/408 du 09 décembre portant organisation du gouvernement fait du MINREX l´épicentre de l´action gouvernementale en matière de politique extérieure. Il est en effet le seul département ministériel entièrement dédié à la politique étrangère du Cameroun en ce qu´il est chargé de la mise en œuvre de cette politique telle que définie par le Président de la République.

En outre, il rassemble et diffuse auprès des départements ministériels des informations  relatives aux Etats étrangers et aux Organisations Internationales qui pourraient faciliter l´action des pouvoirs et services publics. Il concourt également à l´information des gouvernements étrangers, de leurs opinions publiques ainsi que des Organisations Internationales en ce qui concerne le développement politique, économique, social et culturel du Cameroun, en liaison avec le ministère de la communication.

Le décret précité fait ainsi du Ministère des Relations Extérieures en quelque sorte la tour de contrôle de la mise en œuvre de la politique du Cameroun. Au-delà de la lettre de ce décret, la primauté du Ministère des Relations Extérieures dans la conduite des relations diplomatiques du Cameroun est reconnu à l´article 41 de la convention de vienne de 1961 sur les relations diplomatiques, qui dispose que: « toutes les affaires officielles traitées avec l´Etat accréditaire confiées à la mission par l´Etat accréditant doivent être traitées avec le ministère des affaires étrangères de l´Etat accréditaire ou par son intermédiaire ou  avec tout autre ministère dont il aura été convenu ».

La Diplomatie Parlementaire.

L’intervention des parlementaires dans la scène internationale est immémoriale. Dès l’antiquité, dans les Etats de la Grèce tels qu’Athènes, Sparte,  Corinthe ou encore à Rome, les Assemblées et le Sénat détenaient un pouvoir assez considérable en matière de politique étrangère. Avec le phénomène de la mondialisation, l’on assiste à une diversification des acteurs infra étatiques. Cette intervention qui fût longtemps contestée va traverser les époques et reviendra se supplanter dans les nouvelles considérations politiques modernes des Etats, en l’occurrence le Cameroun où le parlement apparait de plus en plus comme un acteur important des relations extérieures. La diplomatie camerounaise qui était longtemps restée  l’apanage du pouvoir Exécutif et de manière restrictive du chef de l’Etat, s’est enrichie d’une nouvelle dimension incluant les représentants du peuple. Cette nouvelle implication soulève bon nombre d’interrogations articulées autour d’une problématique commune qui est celle du rôle du parlement dans la conduite des relations extérieures du Cameroun. Autrement dit, comment comprendre l’intervention du parlement dans la diplomatie camerounaise ? En quoi consiste cette intervention ? Ses actions participent-elles à l’épanouissement de la diplomatie camerounaise ou tout simplement au renforcement des capacités du parlement ?

Cette réflexion révèle un double intérêt d’abord didactique dans la mesure où elle nous renseigne sur la place qu´occupe le parlement dans la structure organique de la diplomatie; ensuite pratique en ce sens qu´il permet de toucher du doigt les particularités et les exigences de la diplomatie parlementaire dans le cas du Cameroun.

Encadré n01

 

NB : l´on pourrait avantageusement s´inspirer du plan proposé ci-après qui s´articule autour de trois axes, notamment : les généralités sur la diplomatie parlementaire (I), puis l´action diplomatique du parlement camerounais (II), et enfin ses contraintes et perspectives (III).

  1. I.                   GENERALITES SUR LA DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE DU CAMEROUN
    1. Définitions et fondements
      1. Définitions
      2. fondements
      3. Acteurs et enjeux
        1. Acteurs
        2. Enjeux

 

  1. II.                L’ACTION DIPLOMATIQUE DU PARLEMENT CAMEROUNAIS
    1. Le contrôle de l’action gouvernementale
      1. Le contrôle à priori
      2. Le contrôle à postériori
      3. Le déploiement international de la diplomatie parlementaire
        1. Diplomatie parlementaire bilatérale
        2. Diplomatie parlementaire multilatérale

 

  1. III.             CONTRAINTES ET PERSPECTIVES
    1. Contraintes
    2. Perspectives

 

 

Au vu de cette thématique, nous pouvons affirmer  que l’intervention du parlement dans la politique étrangère du Cameroun est effective et fondée mais, elle n´est pas exempte de quelques pesanteurs. Ainsi, la diplomatie parlementaire repose aussi bien sur les aspects d’ordre constitutionnel que sur les théories des Relations Internationales, dont le mondialisme et le behaviorisme.  En outre, l’action diplomatique du parlement est palpable tant au niveau interne, à travers le contrôle, que sur le plan international, via le déploiement bilatéral et multilatéral des acteurs de cette para diplomatie.

Par ailleurs, l’insuffisance de l’outillage nécessaire pour l’accomplissement de ses missions ainsi que le déficit de recyclage des parlementaires sont, entre autres, les principales contraintes qui entravent l’épanouissement du parlement en matière diplomatique. Toutefois, ces obstacles ne sont pas insurmontables. C’est le lieu de louer l’opérationnalité effective du Sénat. Aussi,  le contact permanent avec les parlements étrangers permet de mettre en commun les expériences des parlementaires et de surcroit, favorise la compréhension entre les élites politiques des pays concernés.

l´Action Internationale du Ministère de l´Economie, de la Planification et de l´Aménagement du Territoire (MINEPAT).

Cette thématique soulève la question sous-jacente de l´importance des aspects économiques sur la scène internationale eu égard à la conjoncture actuelle de la mondialisation qui vient donner du ton à la diplomatie économique. Cela étant, l´Etat se donne un instrument spécialisé à même de défendre les intérêts économique dus pays sur le plan international : il s´agit dans le cas d´espèce du MINEPAT.

La diplomatie du développement joue un rôle prépondérant dans la mise en œuvre de la politique étrangère du Cameroun. C´est ce qui peut expliquer la tendance de vider les compétences du Ministère des Relations Extérieures en matière économique, au profit du MINEPAT.

Dans ce registre, on convoquera le réalisme pour souligner que : « le Chef de l´Etat qui est le garant de la politique étrangère et donc de la redistribution des taches en vue de la mise en œuvre de la politique qu´il a défini, décide de contourner le Ministère des Relations Extérieures pour conférer les missions en matière économique au MINEPAT ».

La Politique Africaine du Cameroun.

Il existe des éléments de conjonctures politiques et économiques internes qui peuvent, à un moment donné, expliquer qu´un Etat fasse profil bas pour régler ses problèmes internes. C´est le cas avec la politique africaine du Cameroun qui, dans les années 90, a été qualifié de politique de la « chaise vide ».

Au niveau africain, il faut noter que le Cameroun pratique une politique étrangère non-hégémonique. Ceci est alimenté par la fraternité africaine, la promotion des idéaux de paix, le non recours à la force dans le règlement des différends, etc. toutefois, la politique africaine du Cameroun évolue entre alignement dans le giron français et affirmation de son indépendance dans le choix de ses partenaires africains au développement.

Encadré n02

peut-on continuer à soutenir que la politique étrangère au Cameroun continue à relever du domaine réservé du Chef de l´Etat ?

Il est question ici de démontrer que la politique étrangère au Cameroun continue à relever du domaine réservé du Chef de l´Etat. Pour y parvenir, l´étudiant doit s´appuyer dans un premier temps sur les fondements théoriques et juridique de cette réalité et, dans un deuxième temps, il devra montrer que cela se vérifie davantage dans la pratique quotidienne.

  1. I.                   Au niveau des fondements théorique et juridiques, il faut évoquer :

-          Comme fondement théorique, la théorie réaliste qui soutient que la politique étrangère est avant tout l´affaire exclusive du Prince c´est a dire du Chef de l´Etat.  

-          Comme fondements juridiques, l´article 8 de la constitution du 18 janvier 1996 qui stipule que : « le Président de la République représente l´Etat dans tous les actes de la vie publique. Il veille à la sécurité intérieure et extérieure de la république. Il accrédite les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires sont accrédités auprès de lui ».

 

  1. II.                Dans la pratique quotidienne, il faut s´appuyer sur des faits concrets pour étayer son point de vue.

Ainsi, l´étudiant pourrait noter le fait que c´est le président qui distribue les prérogatives et les compétences aux divers départements ministériels pour la concrétisation de la politique étrangère qu´il a conçu de façon souveraine.

De plus, il faudra noter le fait que seul le président est habilité à nommer les diplomates en service au Ministère des Relations Extérieures, du chef de département jusqu´au chef de bureau. Ce qui n´est pas le cas avec les autres départements ministériels où le Ministre est libre de nommer bon nombre de ses collaborateurs.

 

La place centrale du MINREX dans le dispositif de mise en œuvre de la politique étrangère du Cameroun.

L´étudiant devra noter dans ce sujet que : s´il est vrai que la centralité du Ministère des Relations Extérieures dans la mise en œuvre de la politique étrangère du Cameroun est consacrée (I), il n´en demeure pas moins vrai que cette position est de plus en plus mise en concurrence par l´incursion des acteurs infra-étatiques dans le domaine de la politique étrangère (II).

  1. I.                   Une centralité consacrée du MINREX dans la mise en œuvre de la politique étrangère du Cameroun.

Une fois de plus, l´étudiant doit le démontrer au double plan théorique et juridique à savoir que :

-           Au plan théorique, la théorie réaliste conçois la politique étrangère comme étant avant tout l´affaire exclusive du Prince c´est à dire du Chef de l´Etat. Ce dernier décide donc de la confier à qui il veut pour sa mise en œuvre. Et dans le cas d´espèce le Ministère des Relations Extérieures a été choisi par le prince comme un simple outil de mise en œuvre de la politique étrangère de la nation.

-          Au plan juridique, il va falloir s´appuyer d´une part sur le droit interne, notamment le décret n° 2011/408 du 09 décembre portant organisation du gouvernement fait du Ministère des Relations Extérieures l´« épicentre de l´action gouvernementale en matière de politique extérieure ». Il est en effet le seul département ministériel entièrement dédié à la politique étrangère du Cameroun en ce qu´il est chargé de la mise en œuvre de cette politique telle que définie par le Président de la République.

D´autre part, le droit international consacre également cette centralité à travers l´article 41 de la convention de vienne de 1961 sur les relations diplomatiques, qui dispose que: « toutes les affaires officielles traitées avec l´Etat accréditaire confiées à la mission par l´Etat accréditant doivent être traitées avec le ministère des affaires étrangères de l´Etat accréditaire ou par son intermédiaire ou  avec tout autre ministère dont il aura été convenu ».

  1. L´incursion  des acteurs infra-étatiques dans le vaste champ de la politique étrangère.

Encadré n03

Dans cette deuxième partie, l´étudiant doit tout simplement faire remarquer que le phénomène de la mondialisation ajoutée à la complexification des relations internationales post-guerre froide a favorisé l´émergence des acteurs infra-étatiques dans le déploiement de l´action étrangère du Cameroun. Il s´agit notamment :

-          Du Parlement à travers ce qu´il est convenu aujourd´hui d´appeler la diplomatie parlementaire.

-          Des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) qui se détournent de plus en plus du pouvoir centrale pour coopérer avec les communes étrangères afin de se frayer des sources alternatives de financement des projets locaux.

-          Des départements ministériels techniques (MINEPAT ; MINPMEESA, etc.) qui mènent une intense diplomatie économique et du développement non négligeable.

 

 

Encadré n04

Pensez-vous que la politique étrangère de diversification des partenaires en matière économique au Cameroun soit pertinente ? Si oui pourquoi ? Sinon pourquoi ?

Ici, l´étudiant a deux options : le oui ou le non. Pas les deux à la fois. Mais nous vous recommandons de répondre par l´affirmative puisque c´est effectivement l´option choisie par le Cameroun en l´état actuel. De plus, cette démarche recèle le plus d´arguments pour soutenir votre point de vue. Cela dit, nous vous suggérons l´esquisse de correction ci-après :

  1. I.                   Pertinence de la politique Camerounaise de Diversification des Partenaires au Développement.
  2. A.    Fondements Historiques de cette Politique.
    1. De 1960-1989 : la politique extérieure du Cameroun est prioritairement tournée ver son partenaire traditionnel et ancienne métropole qu´est la France. Ses partenaires ne sont pas diversifiés.
    2. De 1990 a nos jours : la chute du mur de Berlin, l´intensification du processus de la mondialisation et, surtout, la montée en puissance des pays émergents appelés les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et South Africa) ; viennent encourager le Cameroun dans la diversification de ses partenaires en matière économique ; d´où la naissance des relations Sud-Sud.
    3. B.     Justifications de cette politique.
    4. 1.      Elle permet au Cameroun de se prémunir des risques liées aux situations de monopoles et de maximiser son intérêt national comme le recommande la théorie réaliste. Car, comme le dit l´adage, « on ne met pas ses œufs dans un même panier ».
    5. Elle permet au Cameroun d´expérimenter une coopération sud-sud suivant un logique gagnant-gagnant, avec des coûts de production très bas et sans conditionnalités et ingérences politiques.
      1. II.                Matérialisation de la politique Camerounaise de Diversification des Partenaires au Développement.
        1. A.    Au plan Bilatéral
        2. Rapports avec les partenaires traditionnel (France ; Grande Bretagne, etc.)
        3. Rapports avec les partenaires nouveaux (Chine ; Brésil ; Inde ; etc.)
        4. B.     Au plan Multilatéral
        5. Relations avec le Commonwealth et l´Organisation Internationale de la Francophonie-OIF (reflet du bilinguisme camerounais).

Relations avec l´Organisation de la Coopération Islamique-OCI (reflet de la forte communauté musulmane au Cameroun).

NB : l´Etudiant devra toujours poser le cadre théorique et juridique de la question avant de la développer. Il s´agit d´une logique préconisée par l´enseignant.

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